2020, 2021 : une situation sanitaire, sociale et politique dramatique
Depuis mars 2020, la communauté LGBTI+ vit une crise extrêmement difficile et douloureuse. D’une part à cause de la crise sanitaire du Covid-19, mais surtout à cause de la crise sociale que la pandémie a provoqué. 2020 et 2021 ont été marqués par la paupérisation et l’isolement. Nous avons été privé·e·s de nos espaces d’écoute, d’expression et de liberté. Nous n’avons pas pu partager ensemble les moments de lutte et de joie dont nous avons besoin.
En parallèle, la réponse du gouvernement face à la crise a été une politique d’austérité. Les personnes LGBTI+, fragilisées par les discriminations, en sont particulièrement victimes.
Le gouvernement a aussi choisi une voie sécuritaire et autoritaire, avec une répression agressive des mouvements sociaux s’appuyant sur tous les organes de l’appareil d’État. Sous couvert de raisons sanitaires, les manifestations revendicatives ont été interdites ou réprimées, et de nombreuses mesures liberticides ont été instaurées. La loi dite de “sécurité globale” marque un tournant sécuritaire sans précédent. Jusqu’à quand l’État jugera que les luttes contre les LGBTIphobies sont légitimes ?
La loi “séparatisme” libère une parole raciste et plus spécifiquement islamophobe de la part de représentant·e·s de l’État. Elle diabolise les populations musulmanes et leurs soutiens, en en faisant des ennemis de la République. Les lois répressives envers les migrant·e·s se sont durcies à l’extrême, touchant donc aussi les personnes LGBTI+ ayant fui les persécutions dans leur pays. Dans ce climat fascisant, nous observons une montée de l’extrême droite et des groupuscules fascistes de plus en plus décomplexés, conduisant par exemple à l’annulation de la manifestation contre les LGBTIphobies à Tours le 15 mai, à la suite de menaces de mort proférées contre le centre LGBTI de Touraine.
Face à cette violence grandissante, nous, personnes LGBTI+, sommes en lutte partout.
Nous sommes étudiant·e·s, chômeur·se·s, travailleur·se·s, personnes racisé·e·s, habitant·e·s des quartiers populaires, premièr·e·s de corvée, personnes exilées et dans tous ces aspects de nos vies, nous subissons de plein fouet la crise sanitaire et sociale. C’est pourquoi nous, personnes LGBTI+, luttons et nous organisons par nos engagements associatifs, politiques, syndicaux et collectifs : pour que vive la solidarité au sein de nos communautés, mais aussi pour faire avancer nos droits.
Dans le champ des droits humains des personnes LGBTI+, la crise sanitaire a servi de prétexte pour repousser tout projet d’avancée. Par exemple, le projet d’ouverture de la PMA (Procréation Médicalement Assistée) a été vidé de toute substance en excluant les couples de femmes et les personnes transgenres. Les débats sur la loi bioéthique ont été le théâtre d’un déversement de propos transphobes inacceptables de la part de représentant·e·s politiques. Malgré les nombreuses condamnations internationales des mutilations des personnes intersexes, le gouvernement et les législateur·rice·s s’obstinent à nier l’existence de telles pratiques et à agir en conséquence.
Il faut nous unir contre l’obscurantisme et la barbarie de l’extrême droite, contre les projets antisociaux de nos dirigeant·e·s et pour faire progresser les droits humains.
La dégradation du Centre culturel Avicenne (mosquée de Villejean à Rennes) par des tags racistes, islamophobes, démontre combien cette atmosphère politique nauséabonde légitime les fanatiques d’extrême droite à commettre leurs délits. Nous, organisations de personnes LGBTI+ et organisations féministes, nous savons combien le développement et la banalisation du racisme nous agresse tou·te·s directement. En effet, elle vient toujours de la fange la plus réactionnaire et discriminatoire de la population qui nous prend également pour cibles. Nous appelons à une transversalité des luttes anti-racistes, anti-fascistes et féministes face à l’extrême droite, au racisme d’État et à la dégradation de nos libertés.
Nous, personnes lesbiennes, gays, bies, transgenres, queers, intersexes, asexuelles et autres minorités sexuelles et de genre, marcherons donc fièrement pour nos droits le 5 juin pour obtenir notamment :
- L’ouverture de la PMA sans discriminations et dans les mêmes conditions pour tou·te·s
- Un engagement des pouvoirs publics pour prévenir le mal-être et le suicide des personnes LGBTI+, les discriminations les atteignant ; l’interdiction des thérapies de conversion
- L’arrêt des opérations et médications d’assignation des personnes intersexes jusqu’au libre choix de la personne
- Une dépsychiatrisation effective de la transidentité incluant son retrait de la liste des maladies mentales dans les textes de référence ; la prise en charge des transitions comme états de santé non pathologiques
- L’accès aux soins garanti pour toutes les personnes LGBTI+, personnes migrantes, personnes précaires, sans délai de carence
- De l’information, des campagnes régulières et pertinentes sur les IST et les différents moyens de prévention en direction des populations LGBTI+
- Le retrait de la loi sécurité globale et de la loi séparatisme
Nous appelons toutes les organisations qui luttent pour une société émancipatrice, et contre toutes les formes d’oppressions à nous soutenir massivement, tou·te·s uni·e·s, le samedi 5 juin à 14 h, mail François Mitterrand.
Pour une Marche des Fiertés unitaire et solidaire, festive, en colère et revendicative, féministe, anti-raciste et anti-fasciste !
Premiers signataires :
Ædelphes Rennes, CGT 35, Iskis – Centre LGBTI+ de Rennes, Commune Vision, Femmes Entre Elles, FSE Rennes, FSU 35, Mouvement Jeunes Communistes 35, Nous Toutes 35, NPA 35, Ouest Trans, Planning Familial 35, Solidaires 35, UCL Rennes
Bonjour,
1. Je ne suis pas pleinement persuadé de cette « montée » de l’extrême droite en France, mais j’incrimine essentiellement la formidable caisse de résonance que constituent les réseaux sociaux, où n’importe qui, sous couvert d’anonymat, peut impunément exprimer les pires horreurs.
2. Je ne souscris pas non plus à la dé-psychiatrisation des personnes en recherche de transition. J’incrimine fortement la diabolisation de la psychiatrie, qui ne traite pas les patients en aliénés, mais les aide à mieux formuler et peser leur projet.
3. je trouve l’idée d’amalgamer la lutte contre l’islamophobie et les LGBTQI-phobies tout à fait hors de propos. Ce sont des sujets totalement disjoints.
En conséquence, je ne peux souscrire à cette pétition.
Anne Flore
Je rejoins le point 3 d’Anne Flore : il ne doit pas s’agir selon moi d’une lutte et d’une marche « fourre tout » . L’islamophobie n’est pas le propos ici. Soit on porte le message de toutes les associations et on revendique l’égalité de tous quelque soit le sujet (migrants, gilets jaunes etc.) ; soit on cible un message par exemple soutenir les droits des personnes LGBTI+.
Et donc les personnes Lgbtqia+musulmanes non pas droits de militer pour leurs Droits Fondamentaux!
Et donc les personnes Lgbtqia afrodescendantes non pas le droit de militer pour leur Droits Fondamentaux.
Pour Nous c’est indissociable d’être Lgbtqia et racisé·e·s donc nos luttes sont indissociable. Nous avons nos propres maux de revendications sociètales! Donc oui ca va Ensemble.
Ping : Info Libertaire - Actualité militante et info anarchiste
Ping : Rennes. Marche des Fiertés. Appel à manifester. Le samedi 5 juin à 14h00. – Solidaires 35
BRAVO RENNES, pour vos engagements et vos positionnements concrètes.✊🏾🏳️🌈🖤 Force et amours Diivines.