À maintes reprises, le mouvement Lesbien Gay Bi·e Transgenre et Intersexe (LGBTI) a déjà eu l’occasion de faire l’histoire.
Il y a un siècle, le Comité Scientifique Humanitaire plaidait pour la dépénalisation des relations sexuelles entre hommes en Allemagne, avant d’être balayé par la seconde guerre mondiale. Le pétainisme puis le gaullisme jetèrent leur opprobre sur les personnes LGBTI et notre mouvement fut pour un temps réduit au silence. De l’autre côté de l’Atlantique, il y a 50 ans, les descentes policières dans les lieux communautaires donnèrent lieu aux émeutes de Stonewall. Depuis lors, cette révolte se prolonge annuellement à l’occasion des Prides. Au cours des années 70, nous nous sommes rassemblé·e·s pour lutter contre les discriminations. Et cela a payé : depuis 1982 l’homosexualité est enfin dépénalisée. Nous n’avons pas eu le temps de jouir de cette victoire car le sida venait nous arracher aux bras de nos amant·e·s. Nous mourrions, non sans batailler contre l’État et les laboratoires pharmaceutiques, dans la marginalité et l’indifférence. Plus récemment, les extrémistes conservateurs ont mobilisé un million de Français·es contre le mariage pour tous. Nous étions bien moins, et la foule des soutiens est restée en marge des débats. Nos vies et nos droits ont tellement clivé le paysage politique que nous n’avons obtenu qu’un mariage amputé de la filiation et que la PMA a été laissée de côté.
Notre lutte ne s’arrête pas là. Pour stopper l’hémorragie dans nos rangs, nous avons besoin de nos allié·e·s.
Où sont nos soutiens quand :
- Les personnes intersexes luttent contre la chape de plomb maintenue sur les mutilations que les médecins pratiquent sur elles dès la naissance.
- Les bénévoles alertent sur la hausse des contaminations au VIH alors que l’épidémie du VIH ne s’éteint pas et que les objectifs de l’OMS requièrent des fonds aujourd’hui trop peu importants.
- Les personnes transgenres endurent la transphobie du quotidien aux guichets, dans les transports, à chaque occasion de décliner leur identité et sont fréquemment agressées, parfois mortellement.
- Les personnes exilées voient l’accès au droit d’asile limité depuis le début d’année. Leur accueil en France reste indigne : insuffisance des logements et non-versement arbitraire des allocations sont le lot de nombreux·es exilé·e·s. Parmi elleux, les personnes LGBTI sont encore plus fragilisées car discriminé·e·s.
- Les personnes transgenres ayant un utérus, les personnes seules ou en couple lesbien se voient refuser l’accès à la PMA. Elles sont obligées d’adopter leur enfant auprès d’un juge au lieu de le déclarer simplement en mairie.
Nous, personnes LGBTI, vous le demandons : où êtes-vous ?
La liste complète de nos revendications est disponible sur notre site.
Depuis 25 ans, nous marchons chaque mois de juin à Rennes parce cela n’a jamais cessé d’être nécessaire. Ce samedi 8 juin, nous donnons rendez-vous à 14 h sur l’Esplanade Charles de Gaulle à nos camarades LGBTI et nos allié·e·s pour manifester.
Le Village des Fiertés sera ouvert de 11 h à 19 h. Il y sera possible de rencontrer des associations, de parler santé sexuelle et mentale.
Organisations signataires des revendications :
Iskis – Centre LGBTI+ de Rennes
Ædelphes, Aglae, Aides Bretagne, Amnesty International, L’Autre Cercle, CFDT, CGT, Commune Vision, Contact 35, David & Jonathan, Enipse, Femmes Entre Elles, GLS, La Gom’53, Le Refuge, Multi’ Genres 56, Ouest Trans, Planning Familial 35, SOS Homophobie