Des militant·e·s rennais·es à la Conférence Lesbienne* Européenne

Il s’agit cette année de la deuxième édition de la Conférence Lesbienne* Europe (Lesbienne* = pour les femmes qui aiment au moins les femmes, inclusif de la transidentité, non-binarité et bisexualité), qui ont lieu à Kiev en Ukraine du 12 au 14 avril 2019.

Cet événement a pour but de :

  • Discuter des problèmes et besoins spécifiques des lesbiennes* dans les communautés et la société
  • Partager des expériences et des savoirs entre des lesbiennes* de toute l’Europe et proposer un lieu de réseautage et de partenariats
  • Se concentrer sur le bien-être personnel des lesbiennes*
  • Augmenter la visibilité des lesbiennes* à travers l’Europe
  • Laisser la place aux groupes sous-représentés dans la communauté lesbienne* pour s’empouvoirer
  • Établir une dynamique et un planning sur le long-terme afin de renforcer la position des lesbiennes* en tant que groupe et en tant qu’individues dans les sociétés européennes
  • Contribuer aux changements sociétaux généraux en Europe en partageant autour des expériences féministes des lesbiennes*

Il y a de nombreux ateliers où les participantes pourront réfléchir ensemble sur ces thèmes, plus d’informations sur le site de la CE*L (en anglais uniquement)
Avec le soutien de la LIG (fond de dotation féministe et lesbien), trois militant·e·s rennais·es des associations Iskis et Sexclame! y participent cette année. Elles nous font chaque soir un résumé de leur journée et des ateliers auxquels elles ont participé que nous partageons sur notre site internet, notre page facebook et notre compte twitter.

Publications journalières des militant⋅e⋅s :

Jeudi 11 avril

Départ de l’aéroport Charles de Gaulle

Message reçu à 21:27
« À notre arrivée à Kiev on a retrouvé un groupe de personnes (dont beaucoup venant de France) avec qui on est allé en navette à l’hôtel accueillant l’évènement, où une pré-conférence présentant les contextes actuels de lutte de militantes*  lesbiennes* dans différents pays d’Europe et d’Asie Centrale.

Tôt dans la soirée une communauté de Chrétiens conservateurs (orthographié volontairement au masculin non inclusif) a tenu une manif homophobe « pacifiste » devant l’hôtel, les forces de l’ordre ukrainiennes ont protégé l’entrée plusieurs heures.

En soirée, lors du pot d’ouverture des EL*C se sont présentées différentes personnes européennes porteuses de projets lesbo-positif. 😀 Se cotoient des artistes de tous types, des fondatrices d’asso queer afro-caraibéennes, d’asso de soutien aux jeunes lesbiennes, des profs de danse Body-Lab, des militantes* pour l’empowerment, de Russie, d’Allemagne, d’Arménie, d’Ukraine, du Kirghistan, de Belgique, de France… Un melting pot d’expériences et de projets divers portés par des personnes diverses, le tout dans une ambiance de convivialité et de grande force ! 🙂 Affaire à suivre pour les jours à venir… »

Vendredi 12 avril

Message reçu à 21:15
« La journée a commencé par des conférences plénières présentant entre autres, le programme de ces journées. Malgré la protestation de conservatrices devant l’hôtel, des Lesbiennes* venant de plusieurs pays d’Europe et d’Asie Centrale ont partagé avec nous leurs contextes de vies, d’activismes et de défenses des droits. Ces partages nous ont gonflé à bloc pour la suite. L’après-midi a été dédiée aux ateliers portant sur de multiples sujets. Nous avons pu participer à des échanges parlant de bisexualité, de solidarité internationale, de bien-être corporel et du réseau lesbien* en construction. Ces moments ont été instructifs mais nous gardons une certaine réserve vis à vis de certains propos, choix et attentes de ces EL*C. Nous avons quand même hâte de vivre et de vous raconter la suite de nos aventures ! »

Samedi 13 avril

Message reçu à 20:31
« Aujourd’hui, samedi 13 avril, nous avons assisté à la 2e journée des EL*C. Le matin a été constitué d’une conférence plénière durant laquelle des activistes ont parlé de leurs pratiques, dont Alice Coffin qui a parlé de la non-accès à la Procréation Médicalement Assistée (PMA) pour les lesbiennes en France. L’après-midi, nous sommes allé⋅e⋅s en ateliers pour parler de lesbo-nationalisme et de racisme, des écrivaines queer avec Joëlle Sambi (qui est, par ailleurs, à la Maison de la Poésie de Rennes jusque fin mai), de performance théâtrale, de non-binarité, de projets en Pologne, Hongrie et Allemagne. En fin de journée, la scène a été ouverte à la libre expression : s’est tenu une courte présentation des codes gestuels lesbiens qui peuvent être utilisés dans l’espace public, un groupe de personnes non-cisgenres a pris la parole pour réclamer le respect et la visibilité de la communauté transgenre et non-binaire aux EL*C. Enfin, un moment d’hommage a été dédié à Marielle Franco, une femme Noire, militante et politicienne brésilienne assassinée il y a un an. 
En cette fin de journée, nous sommes, comme hier, sceptiques dans la manière d’aborder certaines thématiques mais les rencontres, discussions et autres moments d’échanges avec les participant·e·s sont très intéressants et enrichissants. A bientôt pour de nouvelles aventures ! »

Dimanche 14 avril

Message reçu à 22h36
« Aujourd’hui, dimanche 14 avril, nous avons commencé la journée par une plénière autour des manières par lesquelles nous pouvons occuper l’espace en tant que lesbiennes* et échanger. Puis nous avons échangé avec différentes artistes LGBTI+. Après une pause déjeuner, riche en échanges, nous avons pu entendre les témoignages d’activistes/militantes qui agissent au quotidien pour défendre les droits humains et en particulier lesbiens*. Ce moment de témoignage s’est terminé par la prise de parole de Naomi Pieter, une activiste noire néerlandaise qui rendu visible la diversité des lesbiennes* : de couleurs différentes, de religions différentes, d’origines différentes, de genres différents… En invitant à monter sur scène et à prendre la parole toutes les personnes qui ne s’étaient pas senties suffisamment représentées durant ces EL*C : ce moment d’empowerment a permis de dénoncer les multiples discriminations (racisme, xénophobie, transphobie, validisme…) que nous avons constaté ; cela fut fort en émotions et va, on l’espère, pouvoir changer des regards et des fonctionnements. Enfin, a été dressé le bilan et les projections de ces EL*C. Des discours de fermeture ont été prononcés et nous avons pu nous dire au revoir. C’est donc un peu le cœur serré que nous allons devoir quitter les chouettes personnes que nous avons rencontrées ici. Mais c’est plein⋅e⋅s d’enrichissements que nous avons hâte de vous retrouver. »