Communiqué de presse – Rennes le 7 octobre 2025
En 2023, la DILCRAH (Délégation Interministérielle pour la Lutte Contre le Racisme, l’Antisémitisle et la Haine LGBT), sous l’impulsion d’Elisabeth Borne, a lancé un programme sur 3 ans (2023 à 2026) à hauteur de 10 millions pour soutenir les centres LGBTI+ en leur permettant d’accéder à des fonds de fonctionnement pour structurer les associations et embaucher des salarié-es dans le but de renforcer la lutte contre les LGBTIphobies.
Iskis, centre LGBTI+ de Rennes, en tant que membre de la Fédération des centres LGBTI+, a pu bénéficier de ce programme et grâce à une dotation de 50.000 euros en 2024 par la DILCRAH élargir ses actions sur la santé, la sensibilisation aux LGBTIphobies des jeunes et des adultes, l’accueil du public, l’accompagnement des exilé-es LGBTI+, les actions culturelles grâce à l’embauche de deux salariées. Des actions d’autant plus précieuses que Iskis est le seul Centre LGBTI+ actif sur la Bretagne depuis aujourd’hui plus de 20 ans.
Cette année 2025, alors que le fond DILCRAH de soutien aux centres LGBTI+ était budgété de 2024 à 2026, la préfecture d’Ille-et-Vilaine ampute de 40 000 euros les aides au fonctionnement du centre de Rennes. Cette décision a forcé Iskis, Centre LGBTI+ de Rennes, à introduire auprès du préfet un recours gracieux pour ne pas licencier du jour au lendemain ses salariées, ce qui aurait eu des conséquences sévères sur les activités du centre LGBTI+, son rayonnement sur la ville de Rennes, sa métropole, le département d’Ille-et-Vilaine et la Bretagne. La Préfecture a choisi de ne pas donner suite à ce recours gracieux, mettant en avant des raisons budgétaires mais sans communiquer pour autant les documents relatifs à l’octroi des fonds DILCRAH. Alors même que ces fonds sont supposés être fléchés sur le soutien financier aux centres LGBTI+ !
Cette décision n’est pas une première : les demandes de subvention pour soutenir les projets de la Marche des fiertés et de Regard(s), festival de cinéma et culture queer de Rennes, se sont soldées cette année par un refus de la préfecture et la DILCRAH, sans aucune justification.
Ces décisions constituent une rupture d’égalité face aux autres centres LGBTI+ comme Nantes, Angers, Strasbourg, Mulhouse, etc.. qui ont reçu les subventions sollicitées pour le bon fonctionnement de leurs associations. Et ce alors que les activités d’Iskis font partie des actions soutenues par la DILCRAH de lutte contre les discriminations et de défense des droits humains.
Aujourd’hui, alors que les agressions LGBTIphobes se multiplient, que les droits LGBTI+ sont remis en cause de toute part, et que nos locaux ont été dégradés à deux reprises cette année par un groupuscule d’extrême droite. Il nous paraît essentiel que le soutien de la préfecture et de la DILCRAH dans la lutte contre les LGBTphobies s’exprime de manière cohérente, c’est-à-dire sans pression politique à l’encontre des associations.
Quel avenir pour la lutte contre les discriminations LGBTIphobes en Ille-et-Vilaine si les moyens ne sont pas alloués aux acteurs de terrain qui agissent véritablement au quotidien auprès des personnes discriminées, faisant ainsi le travail de l’Etat mais sans soutien de la part de celui-ci ?
Nous appelons nos alliés à réagir face à cette situation alarmante sur le plan des libertés associatives. Nous aurons besoin de votre soutien dans nos actions futures.
Iskis, Centre LGBTI+ de Rennes